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Yonex

Vivre plus longtemps grâce au badminton!

Analyse d’étude de Mireille Denis, physiothérapeute

Vivre plus longtemps grâce au badminton, voila ce que révèle une étude récente (2016) menée sur plus de 80 300 Britanniques pendant près de 10 ans. Ce fait semble tout à fait sensationnaliste ! Mais qu’en est-il vraiment ?

Cette étude a été publiée par un chercheur Finlandais, Pekka Oja, connus pour de nombreuses recherches sur les différents bénéfices du sport sur la santé physique. Dans celle-ci, le chercheur a comparé des personnes pratiquant diverses catégories de sports à des gens non sportifs. Les résultats semblent phénoménaux ! Les sports de raquettes trouvent le premier rang en termes d’impact sur la santé avec une diminution du risque de décès de 47% pour ses adeptes. Quand aux maladies cardiovasculaires plus spécifiquement, on parle d’une bonification de 56%.

Alors, devrait-on croire à ces statistiques ? Tout d’abord, il faut comprendre comment l’étude a été réalisée. Les données proviennent de questionnaires standardisés, administré une seule fois dans les 10 ans de suivi. Dans ce questionnaire, les répondants devaient catégoriser leurs activités physiques selon six types de sports et en décrire leur fréquence de participation dans les quatre semaines précédentes. Ainsi, pour certains sports, si les gens ont été interrogés pendant leur «saison morte», les données seront faussées. Ici, notons que le badminton est un sport se jouant en toute saison autant à l’intérieur qu’à l’extérieur chez les amateurs, lui conférant donc un avantage.

Le fait de poser le questionnaire à une seule reprise en 10 ans entraîne une autre faiblesse. En effet, le test ne tient pas compte des changements du niveau d’activité physique au cours de toute la période. Ainsi, une personne ayant augmenté son niveau d’activité ou ayant cessé un sport, par exemple, ne change pas de catégorie de sport lors de l’analyse, faussant les résultats.

Finalement, comme le mentionne l’auteur lui-même, parmi leur échantillon, il y a eu relativement peu de problématiques de santé cardiovasculaire et de décès. Alors, un échantillon trop petit peut également venir biaiser les résultats par un effet du hasard.

Toutefois, notons que les questionnaires utilisés sont standardisés, limitant ainsi le potentiel de biais de la part de l’utilisateur. De plus, les données proviennent de questionnaires administrés sur une population d’âge varié et de sexe différents. Cette population est donc représentative de la population globale. Finalement, notons que les analyses ont considéré plusieurs variables qui peuvent altérer les résultats tels que l’âge, le poids ainsi que la consommation de cigarettes et d’alcool. Le modèle a été ajusté en conséquence, limitant l’effet de ces facteurs.

Ce qu’il faut retenir

De cette étude, il en ressort, bien évidemment, que les gens participant régulièrement à des activités physiques ont un plus faible risque de mortalité. Des six catégories de sports comparées, celles incluant le corps en entier (les bras et les jambes), sont les sports qui réduisent le mieux le risque de mortalité et de maladies cardiovasculaires. Les sports de raquettes semblent par ailleurs, en être les plus efficaces. Toutefois, sans comparaison directe entre les catégories, ce fait ne peut être établi hors de tout doute.

Également, les données tendent à démontrer qu’une plus grande fréquence d’activité physique est associée à une plus grande diminution du risque de mortalité. D’ailleurs, selon l’organisation mondiale de la santé, un adulte (18 à 64 ans) devrait pratiquer au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine2. Pour un meilleur effet sur la santé, l’OMS suggère même jusqu’à 300 minutes par semaine.

En conclusion, tous les sports ont un effet bénéfique sur la santé et la longévité, tout particulièrement les sports de raquette, faisant de ceux-ci d’excellents moteurs de promotion de la santé physique. Mais la règle principale pour la santé est de faire de l’activité physique et le plus souvent, le mieux !

Mireille Denis

Physiothérapeute, joueuse de badminton et membre du Conseil d’administration de l’Association régionale de badminton du Sud-Ouest

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