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Yonex

3e assignation olympique pour Yves Lacroix

Yves Lacroix Londres 2012

9 août 2016 – Yves Lacroix

S’habitue-t-on jamais aux grands événements ? Par définition, ils sont plus rares. Cela est d’autant plus vrai pour le badminton. Non seulement les Jeux olympiques représentent-ils dorénavant le tournoi le plus important de notre sport, mais, de plus, cet événement quadriennal représente en quelque sorte la fin d’un cycle, voire d’une carrière. Bien que les jeux, en termes de calibre, valent beaucoup moins qu’un championnat du monde, cela importe peu : la rareté de l’événement et le prestige qui l’entoure suffisent à sublimer ce grand rendez-vous mondial.

Force est d’admettre qu’il en est de même non seulement pour les joueurs, mais aussi pour les autres artisans du sport de raquette avec volant. Les entraineurs, les arbitres, les juges de ligne, tout le monde veut faire partie de la fête. Il en est de même pour les photographes, car le badminton est une petite famille : tout le monde – ou presque – se connait. Quand la caravane mondiale du badminton se promène d’un pays à l’autre et que l’on revoit les mêmes visages tournoi après tournoi, on fait rapidement partie du décor.

Cependant, on a beau faire partie du décor, une assignation olympique est toujours reçue comme une espèce de consécration de quatre dures années à couvrir des Superseries et des Grand Prix, voire comme une récompense.

C’est bien le sentiment qui m’a habité durant les jeux de Beijing et de Londres que j’ai couverts à titre de photographe pour Badmintonphoto et la BWF : une responsabilité énorme, mais assortie d’une aussi énorme tâche à accomplir. Le badminton aux JO, c’est du costaud : 20 sessions sur 10 jours, des horaires intenses et interminables, une liste innombrable de matches à prendre si ce n’est tous, et j’en passe. Pendant 10 jours, on doit faire passer les besoins personnels en deuxième : c’est la job qui prime, même quand on est épuisé et que l’on a faim. On peut manger et dormir plus tard, les photos, elles, ne peuvent attendre. Les clients non plus.

On a beau être collés sur les terrains, on ne voit pas grand-chose. Londres 2012 pour moi, c’est flou. C’était trop intense. Heureusement que l’adrénaline et la caféine nous tiennent aller dans un tel tourbillon.

Avant la tempête, il faut de longs préparatifs : oui, ça prend des semaines pour préparer et réserver l’équipement, faire les réservations de voyage, lire les documents officiels, bref tout ce qu’il faut pour, une fois sur place, perdre le moins de temps possible, car chaque minute compte. Chaque minute sauvée permettra de dormir une minute de plus.

Alors, que nous réservera Rio 2016 ? Difficile à dire, car les disciplines semblent plus ouvertes que jamais. M’est d’avis que le simple féminin et le double mixte risquent d’être fort intéressants. Sera-ce le cas ? À voir.

Pour l’instant, je dois dire que je suis plutôt déçu de constater qu’en ce jour, le lundi 8 août, à moins de 72 heures du début du tournoi, il reste des billets pour chacune des 20 sessions de badminton. À Beijing et à Londres, c’était tout vendu des mois d’avance. Il serait dommage que les athlètes gagnent des médailles devant des gradins vides, comme à Athènes. Il serait aussi ironique que des millions de fans regardent à la télé des matches joués dans un stade désert.

Ah oui, j’oubliais de vous parler de la présence québécoise au tournoi olympique : sauf erreur, je serai le seul représentant accrédité, mais un compatriote m’a annoncé sa présence parmi les spectateurs. Il me fera plaisir de vous en faire part en temps et lieu.

Je vous reviens vers la fin du tournoi, sinon après. D’ici là, bon badminton !

Yves Lacroix

Photographe officiel de Badminton Québec et de la BWF aux Jeux de Rio 2016

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